Mâle en vol [photo Antoine Guibentif – Faune Grand Est]

Répartition

La Chlorocordulie à taches jaunes Somatochlora flavomaculata est présente dans une grande part de la Métropole, en dehors de la zone méditerranéenne. Elle est connue jusqu’à 1300 m dans le Massif Central.
Dans le Grand Est, elle peut être observée dans tous les départements, mais les populations sont plutôt diffuses. Elle ne semble réellement bien implantée que dans quelques régions naturelles favorables (arc de Champagne humide, bande rhénane…), plus localement dans quelques vallées alluviales ou régions d’étang. Une femelle en ponte sur la tourbière vosgienne du Forlet (Haut-Rhin) en 2013 témoigne d’une possible présence en altitude, au moins occasionnelle.

Cette Cordulie reste assez peu enregistrée : généralement une vingtaine de données par saison (minimum = 8 en 2016, maximum = 51 en 2012), principalement concentrées entre fin mai et mi août (PHENOLOGIE). Les imagos sont surtout observés de mi-juin à mi-août, plus occasionnellement en septembre.

Cette espèce est avant tout associée aux milieux marécageux dominés par les hélophytes, en particulier les cariçaies : marais et bras morts végétalisés, ceintures peu profondes de plans d’eau et queue d’étangs envahis par la végétation. Elle chasse le plus fréquemment sur la végétation ennoyée, sans zone d’eau libre.

L’identifier

Mâle et femelles sont semblables, globalement vert et noir brillant, à l’instar des autres cordulidés. Cette Chlorocordulie se distingue cependant à la série de taches jaunes triangulaires qui ponctue chaque côté de son abdomen. Ce pattern est bien marqué chez les individus frais, et se voit le plus souvent nettement chez les individus posés ou en vol de près (vue latérale).

Mâle adulte en vol : notez les triangles jaunes qui bordent les segments centraux latéralement [photo Vincent Batzenschlager – Faune Grand Est]

Les individus âgés ont le corps fortement assombri, ce qui les fait davantage ressembler aux (très rares) cordulies inféodées aux tourbières, la Chlorocordulie alpestre S. alpestris et et la Chlorocordulie arctique S. arctica). L’examen en main est alors nécessaire.

Mâle « assombri » en vol [photo Bertrand Piney – Faune Grand Est]
Vérifiez la forme des appendices anaux en cas de doute [auteur non diffusé – Faune Grand Est]

Comment la trouver

Les mâles patrouillent inlassablement en pleine chaleur, se posant peu. Leurs circuits de chasse se déroulent à faible hauteur, le plus souvent au dessus des zones inondées ensoleillées envahies de végétation. Fréquemment, les adultes s’observent également en périphérie des habitats de reproduction, au dessus des prairies ou de friches abritées du vent, ou le long des lisières ou des haies. C’est d’ailleurs là que les observations peuvent être les plus nombreuses, plusieurs adultes pouvant se partager une clairière par exemple. Les circuits étant répétitifs, un peu de patience permet de longuement les observer, souvent d’assez près.

Chasse « habituelle » juste au dessus des hautes herbes [photo : Stéphan Tillo – Faune Grand Est]

A noter que La Chlorocordulie métallique Somatochlora metallica et la Cordulie bronzée Cordulia aenea, deux autres cordulidés communs et régulièrement observés, préfèrent quant-à-eux davantage patrouiller au-dessus de l’eau libre, même si des immatures sont bien entendu observés dans différents milieux terrestres.

Les émergences commencent néanmoins dès début mai (date la plus précoce : 09 mai) comme en témoigne les récoltes d’exuvies. Ces dernières sont à rechercher de début mai à fin juin, surtout dans les cariçaies inondées ou riveraines

Femelle « fraiche » [photo : Fuchs Nicolas – Faune Grand Est]

POUR ALLER PLUS LOIN
Fiche OPIE – Atlas dynamique des Odonates de France
Fiche SHNA-OFAB