
Sommaire de l’article :
L’inventaire des mares en Alsace
À la recherche du Crapaud commun en Alsace
À la recherche du Triton alpestre en Alsace
À la recherche de la Tarente de Maurétanie dans l’Eurométropole de Strasbourg
À la découverte des amphibiens et reptiles de mon jardin
L’inventaire des mares en Alsace
Dans le cadre du Programme régional d’actions en faveur des mares (PRAM) du Grand Est, une base de données regroupant les mares connues dans la région a été créée. Certaines données, repérées de manière théorique à partir d’un fond cartographique, sont à vérifier sur le terrain. L’objectif de cette
enquête était que les naturalistes intéressés profitent de leurs balades et prospections pour visiter des mares dites « à vérifier » et de signaler les mares connues, mais non référencées dans la base de données. Nous n’avons eu aucun retour sur cette enquête. À savoir qu’une plateforme a vu le jour cette année
afin d’enregistrer directement les données par un formulaire de saisie, sans passer par des échanges de tableurs. Elle est actuellement en phase de test et sera rendue publique prochainement. Le lien sera partagé lors de son officialisation dans un Faune Alsace infos ultérieurement. D’ici là, pensez à noter les coordonnées GPS des mares que vous croisez lors de vos sorties afin de pouvoir les enregistrer.
À la recherche du Crapaud commun en Alsace
Les premières données de Crapaud commun enregistrées dans Faune Alsace datent de 1975. Leur nombre annuel était de 0 à 7 jusqu’en 1999. Il a augmenté de 22 en 2000 à 634 en 2021. Cette hausse significative s’explique en partie par la popularité du site internet faune-alsace.org ces dernières années
et un nombre croissant d’observateurs. De plus, l’intérêt des naturalistes au début de la mise à disposition de la base de données concernait plus aisément des espèces rares ou d’intérêt patrimonial. La tendance actuelle est également à l’étude des espèces communes avec ou sans statuts de protection.
De nombreuses données intégrées sont également issues des campagnes de ramassage amphibiens à travers l’Alsace. Les ramasseurs et/ou responsables de sites sont en effet encouragés à saisir leurs comptages qui constituent une information précieuse par leur régularité au fil des ans. En 2020 et 2021,
plusieurs sites de ramassages ont été contraints de fermer en raison de la crise sanitaire et de l’incapacité des bénévoles à aller relever les seaux. Cela pourrait en partie expliquer la baisse du nombre de données enregistrées pour l’espèce ces deux dernières années. Cette année, la plupart des données a été saisie aux mois de mars, avril et mai, période pendant laquelle l’espèce était la plus active.
L’objectif de l’enquête était d’améliorer les connaissances sur la répartition du Crapaud commun en Alsace afin de mettre à jour les cartes atlas. Comme son nom l’indique, cette espèce est l’une des plus communes dans la région et il est probable qu’elle soit présente dans des secteurs où elle n’est actuellement pas connue. De grands espaces restent encore vides de données et il serait intéressant de les prospecter les années à venir, même si l’enquête ne sera pas forcément reconduite.
À la recherche du Triton alpestre en Alsace
Les deux premières données de Triton alpestre enregistrées dans Faune Alsace remontent à l’année 1980. Il faudra attendre dix ans avant la troisième et la quatrième donnée, saisies respectivement en 1990 et 1991. Il faudra à nouveau un intervalle de sept ans avant les données suivantes. L’espèce est observée chaque année depuis, et le nombre de données dépasse les 100 depuis 2011. L’année 2021 arrive en seconde position avec 243 données enregistrées, juste après 2019 qui comptabilisait 254 saisies. Le lancement de cette enquête a probablement influencé ces chiffres. La hausse globale du nombre de données peut s’expliquer par les mêmes raisons que le Crapaud commun et les autres espèces de manière générale à savoir : une hausse du nombre d’observateurs et un intérêt grandissant pour les espèces communes.
Les données ont essentiellement été saisies en avril-mai, en mars et en juin avec des observations plus sporadiques le reste de l’année. Cela est corrélé à la biologie de l’espèce, plutôt active au printemps.
En Alsace, le Triton alpestre se trouve le plus souvent dans des milieux forestiers, ce qui explique l’absence de données dans certains secteurs occupés par l’agriculture intensive par exemple. Le massif de la Hardt, connu pour son aridité et son absence de zones de reproduction, semble également défavorable pour l’espèce. En revanche, il est plus étonnant que d’autres massifs forestiers régionaux soient aussi déficitaires en données.
Cela peut s’expliquer en partie par la complexité à trouver les mares en forêt. Il est en effet plus facile d’observer des tritons dans une mare, que le long d’un chemin comme les salamandres. Lorsque la base de données des mares du Grand-Est sera mise à jour et publiée, cela facilitera peut-être les prospections qui pourront être dirigées vers les mares inventoriées plutôt que des recherches aléatoires sans une bonne connaissance du terrain. De plus, les œufs sont difficilement déterminables jusqu’à l’espèce
et les larves sont souvent cryptiques. Cela en fait donc une espèce discrète dont la recherche peut s’avérer compliquée.
Il serait cependant intéressant de poursuivre les recherches dans les zones dépourvues de données afin d’affiner les connaissances sur la répartition de l’espèce en Alsace.

À la recherche de la Tarente de Maurétanie dans l’Eurométropole de Strasbourg
Plusieurs individus de Tarente de Maurétanie auraient été observés ces dernières années aux alentours de Strasbourg, dont une seule donnée validée sur photo en 2020. L’objectif de cette enquête était de prospecter les quartiers suspectés d’accueillir cette espèce afin d’affiner les connaissances actuelles. Les températures trop fraîches ou les nuits pluvieuses, combinées à l’indisponibilité des prospecteurs
n’ont cependant pas permis d’organiser des sorties dans des conditions favorables. Aucune donnée de Tarente de Maurétanie n’a été enregistrée dans Faune Alsace en 2021 et aucune autre donnée externe n’a été transmise à l’association BUFO. Les prospections sont reportées à 2022 et l’enquête sera donc reconduite, en espérant que la météorologie sera plus favorable.
À la découverte des amphibiens et reptiles de mon jardin
L’enquête « reptiles et amphibiens des jardins » lancée en 2020 lors du premier confinement a été reconduite cette année. Il s’agissait de remplir un formulaire décrivant son jardin et les espèces qui y sont observées. L’idée serait par la suite d’assurer un suivi de son jardin en précisant les changements apportés en termes d’aménagements et voir l’impact positif ou négatif qu’ils pourraient avoir sur les espèces présentes. Nous n’avons cependant eu aucun retour sur cette enquête. Elle sera peut-être reconduite en 2022, mais de manière différente.
Rédaction et photo de couverture : A. BERNA – BUFO
Article paru dans la lettre d’information Faune-Alsace infos n°27 – Avril 2022