
Portrait de la Cigogne noire
Légèrement plus petite que sa cousine blanche, la Cigogne noire reste un oiseau de grande taille (90 à 100 cm de hauteur, 170 cm à 190 cm d’envergure). Le plumage est globalement noir, en dehors du
ventre et du dessous de la queue qui restent blancs. Les pattes et le bec des individus adultes
sont rouges carmin, de même que le contour de l’œil.
Selon la lumière, on peut apercevoir des reflets verts métalliques dans le plumage noir. Les immatures sont plus ternes au niveau du plumage (brun) tandis que le bec et les pattes gris-brun se colorent avec l’âge.
Une forestière discrète
C’est une espèce qui fréquente majoritairement des forêts de feuillus de plaine (vieille chênaie, hêtraie…) mêlées d’un réseau dense de zones humides (ruisseaux bordés de prairies, rus forestiers) pour l’alimentation. Le nid volumineux est construit le plus souvent sur une grosse fourche d’un vieux et solide chêne ou hêtre d’une parcelle forestière plutôt âgée et peu fréquentée par l’Homme. Il existe aussi des cas de nids construits sur des falaises dans la péninsule ibérique. Les oiseaux reviennent de leurs
quartiers d’hivernage d’Afrique subsaharienne (Mauritanie, Sénégal) dès fin février-début mars.
Dès lors, soit ils réoccupent leur nid de l’année précédente et le rechargent en branchage, soit le couple délocalise don nid sur un autre arbre du même territoire auquel les oiseaux restent fidèles.
Suite aux parades aériennes et accouplements, les femelles pondent entre début avril et début mai
pour 32 à 38 jours d’incubation. Après l’éclosion (fin avril – début juin), les jeunes dépendent
des parents durant 2 à 2,5 mois durant lesquels ils restent au nid. Le régime alimentaire est
constitué pour l’essentiel de proies aquatiques (poissons, insectes, écrevisses, amphibiens)
capturées dans les eaux peu profondes jusqu’à une vingtaine de kilomètres du nid pendant
l’élevage des jeunes. En France, le Chabot est la proie principale durant l’élevage des jeunes.
La Cigogne noire est une espèce très sensible au dérangement, notamment entre mars et juillet
et il faut éviter toute approche d’un nid occupé sous peine de risquer un échec de reproduction.
Les premiers déplacements migratoires postnuptiaux sont observés dès juillet. Le pic migratoire est observé à la mi-septembre sur les grands lacs champenois ; les derniers individus étant observé au plus tard fin octobre.
Situation de l’espèce le Grand Est
En 2017, 23 nids étaient connus et surveillés par l’Office National des Forêts dans la région Grand Est
soit 40% de l’effectif national pour la Cigogne noire. Pour la Lorraine, ce sont 9 nids qui ont été
recensés cette année dont un nouveau trouvé sur le territoire du Parc Naturel Régional de Lorraine en Meurthe-et-Moselle grâce aux efforts concertés des membres de Loana et du Parc !
N’hésitez donc pas à scrutez le ciel lorrain à partir de début mars et à reporter vos observations sur le site www.faune-lorraine.org, dans le but de nous aider à améliorer les connaissances régionales sur cette espèce encore mal connue.
Photo de couverture : Cigogne noire adulte – E. Lhomer (Parue dans Faune Lorraine Infos d’avril 2018)